« Les morts ont toujours tort. » ( LIBRE )

Il était tard, trés tard et Kriss, étant seul chez-lui, il décidait de partir pour prendre l'air. Il traversait les rues, les routes, les parcs sous la pluie, dans le silence de la nuit. Son coeur avait un bleu. Il marchait encore et encore puis arriva ici, dans le cimetière. Son coeur avait une déchirure. Ses pas résonnaient dans les allées de bitume. Il recherchait la tombe. Sa tombe à lui. Son coeur saignait encore malgré les années. La peine était toujours là.

Il se laissa choir à genoux devant la sépulture. On pouvait y lire, gravait en lettres d'or : " Chrystofer Winter survenu jusqu'à ses 17 ans " ainsi que " A mon tendre amant. K. W. "

Il fixait ces mots-là en y passant ses doigts fins et manucurés. Quelques larmes glissaient le long de ses joues mais avec la pluie abondante, le tonnerre qui grondait, les éclairs qui fendaient le ciel, on ne voyait rien...

La voix de Kriss s'éleva alors dans le non-silence du lieu

« - Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ?

Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s'ennuie
Ô le chant de la pluie !

Il pleure sans raison
Dans... »

Sa gorge se serrant davantage, Kriss ne pouvait plus continuer à réciter ce poème. Ce poème était le préféré de Chrys, il s'en souvenait. Les larmes étant de plus en plus amères, il les laissa glisser abondamment, sans les retenir tel le torrent féroce qui descend de la montagne...

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